Alors voilà, après des mois de travail intensif, on me récompense par une semaine de congés. Bien que n´ayant lu qu´un seul livre de Kafka ("Amerika"), obligatoire en cours d´allemand, je me suis retrouvé complètement plongé dans son univers hier. Je crois même que si j´étais doué pour l´écriture, cela ferait une bonne nouvelle (euh, comme un essai, pas une nouvelle comme dans le journal, enfin vous voyez...)
Donc, ayant en vain essayé de réserver un billet pour la Suède avec notre chère compagnie nationale, vu les prix exhorbitants, si près de la date de départ (genre 900 Euros en Economy Class!!!), je trouve une super affaire avec la célèbre compagnie allemande pour une bouchée de pain. C´était en réalité si avantageux que le tarif en soi coutait nettement moins que les taxes d´aéroport en sus... Seul souci: changer à Munich avec seulement une demi-heure de battement, hum...
En anglais, je crois qu´il existe l´adage "you get what you pay for", et c´est tellement vrai.
Déjà, rebonjour Monsieur Kafka, de toute évidence, le premier vol atterit avec 1/2 heure de retard. Ce qui fait que j´ai juste pu courir à la porte de sortie, après le contrôle des passeports (entrée dans l´espace de Schengen!!!, je ne vous raconte pas le cirque). Même que si j´avais voulu griller une petite clope avant l´embarquement, ce n´aurait pas été possible (ce qui n´est bien sûr pas le cas, rassurez-vous, puisque fumer, c´est mauvais pour la santé ;-).
A ce moment là, j´aurais été très compréhensif qu´ils n´aient pas eu le temps de charger mes bagages dans la soute, vu le temps très court et le retard.
Seulement voilà, dans le Jumbolino BAE-146 (ou qqch comme ca), place 10-F, je vois comme on sort frénétiquement une dizaine de bagages de la soute (dont mon sac de voyage, une poussette, etc, sans même regarder les étiquettes, sur quoi les réacteurs démarrent et on part de suite. J´ai failli faire une scène et refuser de partir sans mes bagages, mais (de nos jours...) je n´avais pas envie de passer mes vacances dans des geoles allemandes.
Donc vol un peu gâché, pas trop de surprise en ne trouvant pas mes bagages sur le carousel à l´arrivée, et pénalité car les suédois embarqués en Suisse avec moi ont forcément trouvé (sur place) plus vite que moi le guichet des "litiges-bagages". Longue attente, évidemment, mes bagages sont déjá localisés et sont en route sur le prochain vol de Munich (sourire entendu du préposé qui cherche des nouvelles de mes bagages quand je lui explique qu´ils sont bien arrivés à Munich, et qu´on les a déchargés ensuite sous mes yeux... Peut-être qu´on ne peut pas placer des touristes directement à l´asile en Suède ;-)
Pour faire court, je résume tous les épisodes suivants.
On me dit que les bagages seront livrés tard le soir même. J´ai un bon flair car je n´en crois pas un mot. Je retourne à l´aéroport le soir même. Le vol suivant de Munich à 45 min de retard. Il arrive enfin. J´esssaie de contacter le bureau des bagages, mais ils ne répondent pas. J´insiste pendant 4-5 minutes. Ils craquent (car ca sonne dans le bureau et ca doit etre insupportable) . Me disent d´attendre 30 minutes et qu´ils m´apporteront mes bagages. Ai un vague doute, car on ne me demande même pas mon nom. (Même en Suisse, je n´y aurai pas cru, mais qui sait, peut-être que tout est si parfait en Suède...).
Mon sentiment d´être atteri soit dans un roman de Kafka soit de me retrouver dans le film "After Hours" de Coppola ne fait que grandir.
Au passage, c´était amusant de constater que le bar de tout à l´heure s´est comme par magie transformé en café (puisqu´il est passé 18 heures). Les robinets à bière pression ont disparu, remplacés par des machines à café. C´est du David Copperfield dans toute sa splendeur. (Non pas que j´avais une petite soif, hein, rassurez-vous, puisque l´alcool est mauvais pour la santé ;-)
Après un cirque énorme (et j´en passe les details), une employée de l´aéroport me dit d´attendre au comptoir fermé. (Je recommence à y croire, mais j´ai toujours Kafka en tête). Elle finit par arriver, prend tous mes documents et ne vient pas pendant un temps fou.
(petite parenthèse: là, c´est le summum kafkaien). OK, les bagages ne sont pas arrivés... Mais si, ils sont venus et ont été déchargés. OK, on me dit qu´ils vienent le soir même et de m´adresser au comptoir. Mais non. le comptoir est déjà fermé. OK, j´arrive quand même à joindre quelqu´un. On me dit d´attendre 1/2 heure, mais une heure après, personne et le téléphone ne répond toujours pas. OK, après un cirque, une employée arrive, ouvre le comptoir, prend tous mes documents, ferme le comptoir et ne revient plus.
Cinq heures après mon aterissage, une employé arrive sur une sorte de Scooter par la porte après la douane et me remet mes affaires). A ce moment, il est déjà presque le lendemain. (Et mes lentilles de contact sont déjà sèches sur mes belles mirettes, de sorte que je ne vois déjà plus rien.
En résumé, ca aurait quand même été plus reposant de ne pas partir du tout, ou qu´on perde définitivement ma valise.
Assez papoté, beaucoup de choses à faire dans les 5 (euh non, 4) jours qu´il me reste maintenant.